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Traitement
thermique |
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Diffusion
|
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Remplissage
des fractures |
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Irradiation |
|
Coloration,
imprégnation |
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Traitement
chimique (blanchiment) |
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Enrobage |
|
Autres
formes de traitements |
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"Les
traitements sont souvent appliqués aux Les gemmes
pour améliorer leurs couleurs et / ou leurs apparences" |
|
« Les
gemmes et les substances organiques sont traitées pour améliorer
leurs couleurs et / ou leurs apparences par des moyens autre que la
tailles et le polissage. » La CIBJO (confédération internationale
de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie des diamants, perles et pierres)
encourage les membres de la profession à communiquer des informations
sur les traitements subis, et ce de façon claire. Ce sont : la modification
de la couleur par irradiation (par exemple, les topazes bleues, actuellement
en grande quantité sur le marché) ; les couleurs modifiées par diffusion
d'un dépôt ou par des agents chimiques : par exemple, saphirs et rubis
traités par diffusion - si ces pierres sont repolies, la couleur disparaît
- ou quartzite teinte pour imiter le jade. Dans ces traitements figurent
aussi le remplissage des fentes par des substances qui « rebouchent »
les failles et font disparaître les cavités externes. tout ces traitements
doivent être signalés clairement. En revanche, d'autres de pratique
courante sont tolérés même s'il est recommandé d'en donner l'explication.
|
|
Ce
sont : l'imprégnation par une substance organique incolore, comme
l'huile de cèdre incolore qui a pour effet d'atténuer les petites
fractures des émeraude ; le chauffage modifiant la couleur d'une façon
irréversible, par exemple le chauffage de l'améthyste devenant citrine,
celui de la Zoïsite qui conduit à la Tanzanite, etc. ; la coloration
artificielle des calcédoines : agate verte par exemple, par opposition
à la chrysoprase calcédoine verte naturellement ; le blanchiment de
l'ivoire ou du corail. Il est souvent très difficile de mettre en
évidence certains traitements. La loi oblige à les signaler, sauf
lorsque on ne peut pas en faire la preuve, c'est le cas pour les topazes
bleus, très répandues actuellement, dont on sait parfaitement que
leur couleur n'est pas naturelle. Le seul moyen de le détecter est
de les soumettre au test de compteur Geiger, encore que toutes ne
répondent pas par l'affirmative à ce test. 120 |
-----------------------------------------
-Les traitements thermiques
.
[Description : Le
chauffage est appliqué à beaucoup de gemmes pour en modifier
la couleur et/ou la clarté (pureté). Certains matériaux
peuvent ne nécessiter que de basses températures (inférieures
à 1000°C) pour arriver au résultat désiré.
D’autres peuvent demander de très hautes températures
pour obtenir le résultat escompté. En plus de cela, certaines
variétés de gemmes (comme les corindons) peuvent ne demander
que des traitements à hautes températures alors que d’autres
comme les diamants peuvent nécessiter de hautes températures
en association avec de hautes pressions (HPHT).
Pour la grande majorité des gemmes traitées de cette manière,
la chauffe tend à améliorer la couleur. Dans le cas des
rubis et saphirs, le chauffage est aussi utilisé pour améliorer
leur clarté par dissolution des inclusions de rutile. En plus de
cela les corindons peuvent être chauffés pour faciliter la
guérison de leurs fractures que ce soit avec ou sans adjuvant chimiques.
Un autre effet de particulier de l’exposition des rubis ou saphirs
aux hautes températures est quand un fondant (additif chimique
[flux]) est utilisé est où l’on peut observer la déposition
de corindon synthétique à la surface de la gemme.
Le processus de chauffage amène également souvent la production
de matières vitrifiées (comme des verres) qui peuvent remplir
les cavités et les fractures affleurantes à la surface de
certains rubis. 103]
|
Les traitements thermiques visent pour la
plus part des cas à améliorer l'aspect extérieur
d'une gemme. Certains traitements visent à changer tout simplement
l'aspect, par exemple le changement de couleur en Citrine orange de
l'Améthyste violette par chauffage de cette dernière vers
600°C.
L'amélioration d'aspect se traduit souvent par l'augmentation
de la clarté (pureté) et/ou de la couleur, ou par la meilleure
répartition de cette dernière.
Cette pratique est aussi vieille que l'histoire des gemmes. N'avez vous
jamais vu un de ces reportages sur les sites d'extraction de saphir
ou l'on voit un mineur (burner) placer la récolte de pierre dans
un tube, enduire ce tube d'une pâte "secrète"
et placer le tout dans un four de fortune au raz du sol? Nous reviendrons
sur cette pâte secrète (si vous êtes curieux suivez
ce lien), mais comprenons juste ici qu'un matériel rudimentaire
peut permettre un traitement thermique, et que celui ci n'a fait que
profiter des découvertes en gemmologie pour s'améliorer
mais à toujours existé.
Gardons notre exemple du saphir qui, à
mon avis, est un des cas les plus typiques d'application de traitements
thermiques.
Dans la plupart des saphirs, on note la présence d'inclusions
de Rutile (TiO2) sous forme d'aiguilles, de soies, de cristaux microscopiques
à macroscopiques. La présence de zones colorées
soit suivant les lignes de croissances du saphir soit des halos dispersés
dans la masse de façon irrégulière. Nous trouvons
aussi de nombreuses fractures, craquelures, etc.
|
Img : Les inclusions de Rutile peuvent être
dissoutes par un traitement thermique
et ainsi améliorer la clarté de la
gemme, un lent refroidissement
pourra permettre au Rutile de
partiellement recristaliser
sous forme de cristaux
discontinus donnant
l'aspect de pointillés.
Amelioration de la couleur et/ou de la clarté:
1ere ligne: Rubis de Mong
Hsu (Myanmar) avant et après traitement thermique.
2eme ligne: Saphir de kanchanaburi (Thaïlande) avant et après
traitement thermique.
|
les zones colorées peuvent être homogénéisées
par migration et déplacement des centres colorés, les petites
craquelures peuvent être partiellement ou totalement "guéries",
la couleur soutenue et augmentée par l'éventuelle création
de nouveaux centres chromatiques.
[Amélioration de la clarté:
Le manque de clarté dans une gemme
normalement transparente est plus liée à la dispersion
plutôt qu'a l'absorption ou à la transmission directe de
la lumière. N'importe quoi dans la gemme ayant un indice de réfraction
différent de cette dernière dispersera la lumière
en la réfléchissant, réduisant ainsi la clarté
de l'hôte.
En général, chauffer à
haute température seulement ne suffit pas à améliorer
la clarté d'une pierre aux multiples fractures, car il ne fermera
ni ne scellera une portion significative de fractures.
Toutefois, chauffer la pierre à haute température pendant
10 à 20 heures peut en général créer assez
de "liant" solide de diffusion pour partiellement cicatriser
les petites craquelures. Le procédé fortifie la pierre
qui pourra être ensuite taillée avec un risque amoindri
de casse. A noter que le remplissage des fractures avec du Borax (tetraborate
de sodium) ou autre composés boroniques est souvent une partie
du dit traitement thermique mais laissons ceci à la rubrique
portant sur ce sujet
des remplissages.
En de rares occasions, des fractures teintes
par le fer dans les saphirs, peuvent être moins visibles si le
traitement thermique à eu lieu vers 1800°C (haute température),
car à cette température, l'oxyde de fer se décompose
et se volatilise a l'extérieur des fractures.
Plus communément, les saphirs contiennent un grand nombre de
microcristaux qui sont si petits et si nombreux qu'ils apparaissent
comme des nuages ou une brume à l'oeil nu et réduisent
la clarté de l'hôte.
Dans la plupart des cas, quand la pierre est chauffée a haute
température, les microcristaux se dissolvent dans le saphir et
restent en solution solide quand le saphir refroidit rapidement (comparaison
faite aux temps géologique) améliorant la clarté
de façon substantielle.
A ce stade, il est important de noter qu'il n'est pas nécessaire
de fondre les cristaux pour re-dissoudre la matière cristalline
dans le saphir.
Par exemple, le Rutile a un point de fusion de 1830°C, mais les
aiguilles de Rutile de 1 à 5 µm de diamètre se dissoudront
rapidement dans le saphir a 1600°C. Dans ce cas, la combinaison
de la solubilité finie de TiO2 (Rutile) dans le saphir à1600°C
et de l'inhabituelle haute diffusion des ions Ti4+ déterminent
l'apparent ratio de dissolution.
|
Amélioration de la couleur:
Il y a beaucoup de causes de couleur dans
une pierre comme le saphir (pour continuer avec cet exemple); toutes
ces couleurs sont la résultante de la présence d'impuretés
[ou autres points de défaut dans le cristal comme par exemple
des atomes manquants, des atomes supplémentaires insérés,
des transporteurs de charges comme des électrons excédentaires.
Les traitements thermiques induisent certaines réactions chimiques
(thermochimiques) sur les défauts et impuretés existantes
au sein du saphir produisant des spectres d'absorption totalement différents
et les changements de couleurs associés comme:
|
Drastique amélioration
/changement de couleur dans un saphir dit "Geuda" du Sri Lanka.
Avant traitement thermique le corindon est incolore laiteux. Après
le chauffage en milieu réducteur (sous pression partielle en
hydrogène) il est obtenu un corindon bleu = saphir.
Photo: Courtoisie Didier Albert
|
Changement de l'état de valence
d'une impureté, changeant le spectre d'absorption
Induire des impuretés isolées
pour former des paires qui absorbent différemment de l'impureté
seule
Dissoudre les minéraux inclus pouvant
amener de nouvelles impuretés en solution et ainsi ajouter
une nouvelle absorption
Désolvater ou précipiter
des impuretés qui étaient en solution et changer de
ce fait la combinaison des impuretés en solution dans le saphir...
..Sachant que les principales variables disponibles
pour manipuler la couleur des saphirs sont la pression partielle en
oxygène ou hydrogène à l'intérieur du four,
la température de ce dernier, et le temps de chauffe à
cette température. 109]
Pour mieux comprendre le rôle de la
pression partielle en oxygène ou hydrogène dans les réactions
thermochimiques sur les centres colorés du saphir rendez vous
sur cet article
(Traduction de G&G BoxA: thermochemistry 109).
[Détection :
Dans les corindons, la chauffe est détectée de façon
routinière par l’observation d’inclusions thermiquement
altérées (comme des cristaux fortement endommagés
ou des fractures rebouchées) ou par des modifications de concentrations
de couleurs (comme la coloration zonée dans certains saphirs)
qui sont observées sous grossissement optique.
Pour certaines gemmes (comme certains rubis, saphirs, topazes roses)
la fluorescence ultraviolette peut aussi donner une indication sur les
traitement thermique.
Toutefois il y a encore un bon nombre de gemmes (quartz, tourmaline
et tanzanite [zoïsite]) où la couleur est modifiée
de façon homogène et qui ont peu d’inclusions pouvant
témoigner de l’exposition aux températures élevées.
Le traitement thermique de certaines gemmes reste indétectable
ou alors dans quelques rares cas demande des méthodes d’analyses
plus sophistiquées (comme la spectrométrie UV-Vis-NIR
ou Raman). Autrement il y a certaines espèces de matériaux
gemmes (comme les corindons ou les diamants) où la détection
d’un traitement thermique est possible dans la plus part des cas
mais pas systématiquement. 103]
Et la pâte secrète? me direz vous!
Comme vous avez surement pu le lire dans l'article
sur la thermochimie des traitements, une atmosphère réductrice
peut être obtenue dans un four en générant de l'hygrogène
dans l'enceinte de chauffe.On peut imaginer que la pâte secrète
etait une formulation de charbon et/ou de sucres divers utilisée
pour fournir l'hydrogène dans un traitement thermique en milieu
réducteur.
-----------------------------------------
-La diffusion.
[Description : Aujourd’hui
nous comprenons un peu plus clairement que virtuellement tous types de
traitements thermiques mettent en œuvre certaines formes de diffusions.
Le terme de diffusion ce réfère au mouvement d’atomes
ou de défaut atomiques (comprenant les lacunes cristallines/centres
de couleurs) d’une gemme. Le mouvement d’atomes déjà
existants dans la pierre correspond à l’effet produit par
un traitement thermique (ce phénomène ce réfère
à une diffusion interne).
Le traitement par diffusion lui ce réfère à l’introduction
d’atomes provoquant une coloration et venant d’une source
extérieure qui vont pénétrer et ce déplacer
dans la gemme. Quand ce mouvement d’atomes s’effectue seulement
à la surface il est référencé comme diffusion.
Si le mouvement s’effectue dans le corps de la pierre que ce soit
de façon peu profonde ou dans tout le volume de la gemme il est
nommé « bulk diffusion » (ang) ou « lattice diffusion
» (ang) (respectivement et grossièrement traductible par
« diffusion en profondeur » ou « diffusion dans la maille
cristalline »).
Il est important de noter à ce stade que le terme historique et
général de « diffusion de surface » est incorrect
en gemmologie.
Beaucoup d’éléments peuvent être diffusés
dans une gemme depuis une source extérieure pour y produire une
couleur ou un effet d’astérisme comme le Béryllium
(Be) ou des éléments plus bas de la classification périodique
comme le titane (Ti) ou le chrome (Cr). 103]
Etroitement liée au traitement thermique,
et le plus souvent appliquée aux saphirs, le traitement dit "par
diffusion" vise à faire diffuser, sous l'effet de hautes températures,
des ions chromogènes à la surface d'une gemme taillées,
par exemple diffuser des ions Titane et/ou Fer sur un saphir incolore
pour le rendre bleu.
En effet la couleur est artificiellement produite sur une très
faible profondeur de la surface de la gemme, et cette dernière
retrouvera ça couleur centrale si elle est repolie ou retaillée.
|
Mais on parle aussi
de "diffusion en profondeur (bulk diffusion, lattice diffusion)",ou
encore "diffusion avec catalyseur".
Cette diffusion peut transformer des saphirs roses ou jaunes mais aussi
bleus pâles, verts pales en saphirs jaunes, oranges, padparadschas
(orange rosé) par la diffusion de composés à base
de Béryllium .
De façon artisanale, les corindons sont chauffés en présence
de chrysobéryl pour obtenir ce changement de couleur.
Cette technique à été
appliquée par hazard par les "burners" Thai (ceux qui
traitent les saphirs de façon artisanale) lors du chaugffage de
lots de pierres qui contenaient des chrysobéryls.
Le parallèles entre le fait que certaines
pierres ressortaient oranges et le chrysobéryl à été
fait et ainsi un longue serie d'études, et de débats relatifs
à ce traitement sont nés.
Le même résultat ont été
obtenus en laboratoire avec du BeO (Oxyde de béryllium) pur, ce
qui prouve que le beryllium joue bien un role important dans cette transformation.
|
Img1 : Saphirs traités
à Haute
Température
en présence de Béryllium
Img2: Souvant rencontrés dans
les corindons traités à haute
température en présence de
beryllium mais non diagnostiques
de ces derniers:
Les halos bleus venants de la
diffusion interne du Titane autour
des cristaux de rutile.
|
Grace à ces experiences menées
en laboratoire 24,
le mécanisme est maintenant relativement bien compris et l'on
peut dire que le Béryllium étant plus petit que les ions
du Titane ou du Fer, il diffuse bien plus profondément dans la
pierre. En revanche la seule présence du Béryllium n’expliquerait
pas la nouvelle couleur du saphir après ce traitement, d'ou la
supposition d'un rôle de catalyseur de la formation de couleur.
Le Béryllium et les autres additifs sont diffusés dans
le corindon hôte et lié chimiquement avec les ions hérités
du cristal hôte initialisant et/ou accélérant ainsi
différents mécanismes produisant un jaune à orange
intense ainsi que d'autres couleurs dans les tons des saphirs dit padparadschas.
Ces tests affirment que le béryllium seul n'est pas responsable
de la couleur jaune intense, qui est une couleur spectrale, car ayant
appliqué cette diffusion sur des corindons synthétiques
quasiment purs (incolores) et n'ayant obtenus qu'une coloration brune
qui elle n'est pas une couleur spectrale.
Le béryllium ne serait donc pas le seul agent responsable de
la coloration de ces corindons et ne serait donc pas un chromophore
(chromogène) d'ou l'appellation qui lui a été associé
par certains de "catalyseur" car il ne serait qu'initiateur
et/ou accélérateur de réactions thermochimiques
de colorations.
Ces traitements devraient se voir attribuer
une lettre specifique sur les certificats des vendeurs du CGA (Chanthaburi
Gem & Jewelry Association) en Taîlande comme suit.
N = Corindon naturel non traité.
E = Traitement thermique.
A = Traitement thermique du corindon en symbiose avec
d’autres minéraux dans un environnement favorable à
la diffusion de béryllium ou autres éléments dans
le corindon (AHT).
T = Diffusion classique et autres traitements (irradiation).
Ce traitement est actuellement nomé
HTLE pour "Heat Treated with Light Elements" par l'AIGS (Asian
Institute of Gemmological Sciences).
Des débats traitent encore du fait que l'on ne nomme pas "diffusées"
les pierres ayant subie une diffusion d'hydrogène (voir article
traitement des
corindons et thermochimie), ou une diffusion de fondant en guise
de remplissage de fractures,(Rubis de Möng Hsu).
Ce traitement reste donc à la frontière
du traitement thermique amélioré et de la diffusion classique
car il agit sur la totalité de la pierre et non juste en surface
comme la diffusion classique.
Pour des raisons de thermes techniques et de compréhension
nous avons choisi de garder ce traitement dans le rubrique des traitements
par diffusions.
La seule constante en terme de traitement par diffusion c'est qu'il
soit indiqué, ce qui est généralement le cas à
l'heure actuelle dans tous les cas de figures que ce soit pour la diffusion
classique ou le HTLE.
|
[Détection
: Quand des éléments lourds (Cr, Ti) sont diffusés
dans une pierre depuis une source extérieure, le traitement est détecté
avec une observation sous grossissement et immersion grâce aux très
faibles profondeurs de pénétration des couleurs résultantes.
La détection ce fait aussi avec « l’EDXRF» (Energy
Dispersive X-Rays Fluorescence) ou la microscopie électronique à
balayage ou encore la « SEM-EDS » (Energy Dispersive Spectrometry)
grâce aux fortes concentrations de l’élément diffusé. |
Img: Parfois en immersion visualisation
d'une zone de concentration de
couleur en périphérie de la pierre
(pas necessairement visible sur toutes les pierres) |
Quand les éléments légers sont utilisés le traitement
peut être plus difficilement détectable de par le fait que
la pénétration de la couleur résultante peut s’étendre
de façon homogène jusqu’au cœur de la pierre et
de par le fait que les élément diffusés et créant
la coloration peuvent ne pas être révélés par
une analyse chimique classique.
Si la couleur induite n’a pas pénétré en profondeur
et si cette dernière est plus concentrée proche de la surface,
on peut détecter le traitement par un grossissement associé
à l’immersion de la gemme.
D’autre part, parce que la diffusion d’éléments
légers dans les corindons demande d’extrêmement hautes
températures, les inclusions dans les pierres sujettes à cette
forme de traitement montrent de plus grands dommages que ceux visibles dans
des pierres exposées à de plus basses températures.
Les concentrations élevées de certains éléments
colorants plus légers que les éléments de transition
comme le calcium peuvent être détectés par une analyse
chimique de routine (EDXRF). La technique SEM-EDS peut elle étendre
cette capacité d’analyse en dessous du Bore (B).
Cependant les éléments légers comme le Béryllium
(Be) ou le Lithium (Li) ne peuvent être détectés qu’avec
des appareils plus sensibles et beaucoup moins courants comme la «
LA-ICP-MS » (Laser Ablation – Inductively Coupled Plasma –
Mass Spectroscopy) ou la « SIMS » (Secondary Ion Mass Spectroscopy)
comme décrit dans le McClure (2002b).
103] |
-----------------------------------------
-Le remplissage des
fractures.
[Description : Ce
traitement fait intervenir l’introduction de liquides, de semi solide,
de solides (huiles, résines, cires, polymères, verres) dans
les fractures affleurantes à la surface de la pierre pour réduire
leur visibilité et par conséquent améliorer la transparence
et la clarté.
Il est important de noter que ce traitement peut être appliqué
à quasiment toutes les gemmes. 103]
Le remplissage des fractures de l'émeraude
n'est pas nouveau car remontant à plus de 2000 ans.
Dans cet art antérieur, on remplis sous pression ou dépression
les microfissures de l'émeraude avec de l'huile de cèdre.
Cette dernière ayant un indice de réfraction bien plus élevé
que celui de l'air qui remplissait les fissures, l'aspect général
de l'émeraude s'en voit nettement amélioré, et la
couleur parait plus franche et soutenue. Cependant, et depuis quelques
années, des matières moins "traditionnelles" sont
utilisées pour remplir ces fissures.
Ces substances sont de la famille des résines "époxy"
(contenant des fonctions organiques époxydes) et plus généralement
du groupe des résines dite Opticon (nom commercial) ou Permasafe
etc. Ces résines "époxy", en plus de remplir les
fissures, durcissent et donc ne ressortent pas des fractures avec le temps,
de plus ces résines ont des indices de réfraction très
proches de celui de l'émeraude donnant l'impression que les fractures
n'ont tout simplement jamais existées. Mais ces matières
synthétiques sont bien souvent colorées en vert pour donner
plus de soutient à la couleur naturelle et tendent donc à
tromper l'observateur.
Ces résines ont été utilisées pour la première
fois au Brésil mais il est connu que des lots d'émeraudes
de Colombie ont été ainsi traitées voici quelques
années provoquant la méfiance des gens du métier.
Depuis des laboratoires spécialisés (CRG/Université
de Nantes pour ne citer que celui la) sont à l'affût de ces
traitements par résines et des nouveaux composés époxy
(comme le Permasafe). Il est en effet important de déceler ce traitement
car à contrario du traitement "classique" de huilage,
les résines époxy pour la plus part vieillissent mal en
se décolorant, jaunissant par déshydratation, oxydation,
exposition au soleil, etc. faisant perdre de ce fait la beauté
et par conséquent le valeur de la gemmes.
|
Le remplissage des fractures (p.e.des rubis) peuvent également être
accomplies par des verres.
Citons par exemple le cas bien connu des rubis de Möng Hsu (prononcez
Mong shu). Ces rubis ont souvent de fortes fractures, une couleur légèrement
pourpre, et de fortes inclusions de Diaspore sous forme de flocons blanchâtres
(V.Pardieu; A.I.G.S.). Ces fractures, parfois assez grandes, pouvaient être
remplies par du verre (voir Img1 et Img2 ci contre) ou, à
l'image du traitement Yehuda des diamants, du verre riche en plomb car ces
verres donne des lustres bien plus brillants que ceux des verres classiques.
Pour les plus petites fractures il est généralement utilisé
un procédé qui n’est pas réellement un remplissage
mais plutôt une « cicatrisation » ou « guérison
» (tant ce procédé peut rappeler procédé
naturel de guérison). Cette technique fait intervenir des produits
comme le borax (tetraborate de sodium) qui, à haute température,
fondent et deviennent des solvants pour les corindons (rubis, saphir). Ces
solvants à hautes températures sont appelés «
fondants » ou « flux ».
Lors du traitement, le fondant, devenu un solvant liquide du corindon (flux),
dissoudra/solvatera faiblement la partie externe du corindon y compris les
paroies intérieures des fractures.
Dans la fracture, un échange va se produire entre le corindon se
dissolvant dans le flux et le corindon dissout dans le flux recristallisant
sur les parois de la fracture.
Ce système de dissolution/recristallisation favorisera les plus petits
volumes à l’intérieur de la fracture (par minimalisation
des énergies libres de surface) et génèrera des bulles
de contractions. (schéma1)
Lors du refroidissement, le corindon dissout finira de recristalliser (sous
forme de corindon synthétique) fermant la fracture et piégeant
des résidus de flux (p.e. borate d’aluminium), sous forme de
poches de reliquats vitrifiés plus moins arrondis ou en forme "d'asticots"
avec bulles de contractions plus ou moins développées.
Ces résidus de fondants ont bien souvent le même aspect que
ceux rencontrés dans les rubis synthétiques obtenus par procédé
anhydre (flux) et pour cause, le système de dissolution/cristallisation
y est similaire.
Il est à noter ici que si l'on peut "soigner" les fissures
par dissolution et recristallisation d'un rubis hôte grâce aux
fondants, on peut remplir de plus grosses fissures directement par un mélange
donnant du rubis synthétique (flux+Alumine+Oxyde de chrome).
De cette technique sort parfois des pierres qui en plus d'avoir les fractures
bouchées par du rubis synthétique ont un "coeur naturel"
et une "surcroissance synthétique" (over growth) extérieure
(=>augmentation du poids de la pierre).
Contrairement à l’huilage des émeraudes, la guerison
de fractures par cette méthode des fondants est irréversible
car les reliquats de fondant dans les poches ne peuvent être re-dissout
ou sortis ainsi que le rubis synthétiquement formé dans la
fissure. |
Img1: Rubis "glass filed":
Fractures
remplies avec du verre.
Ici visualisation de la différence
de lustre entre le rubis et le verre
affleurant la surface.
|
Img2: Rubis "glass filed":
Fractures
remplies avec du verre.
Observation en immersion de
bulles et de résidus de
fusions arrondis.
|
Schéma1: Guerison d'une
fracture
par un fondant suivant
A, B et C.
Diminution des energies libres
de surface lors de la guerison:
Les poches tendent à devenir
rondes et une bulle de contraction
se forme suivant 1, 2 et 3
|
Img3: Défauts de lustre
et points oranges
à la surface de la pierre dus aux
fractures affleurantes bouchées
par l'agent de remplissage
(généralement borax).
|
Img4: Rubis dont les fractures
ont été
bouchées par des fondants.
Les résidus de fondant (p.e. borax)
ayant servis à la "cicatrisation"de la
fracture ont le même aspect
"en réseau" que les résidus du fondant
visibles dans certains rubis
synthétiques anhydres.
|
Img5: Vue côte à côte
de fissures
montrant des résidus de fondant et
de leur directe correspondance
avec la fracture affleurante.
|
[Détection :
L’amélioration de la pureté apparente est en général
détectée par l’observation sous grossissement et avec
un peu de recul et d’expérience dans le domaine.
Cependant quand l’indice de réfraction de la substance de
remplissage est proche de celui de la matière hôte et quand
un grand nombre d’inclusions inhérentes à ce remplissage
sont présentes, la détection peut demander une examinassion
rigoureuse en regardant dans de nombreuses directions.
Dans beaucoup de cas un « effet flash » est noté quand
la pierre est vue dans la direction parallèle à la fracture
refermé ou une structure à flots de la substance est aussi
communément observé. 103]
NB: Fondant est le terme français pour
"flux" (anglais) désignant un solvant minéral
de cristallisation (à haute température) de certains composés
comme les corindons.
-----------------------------------------
-Irradiation
[Description : La
couleur de beaucoup de gemmes peut être modifiée par exposition
à des formes variées de radiations comme les électrons,
rayons gamma, neutrons. Les radiations peuvent causer des défauts
dans la structure atomique du cristal qui seront des centres de couleurs.
La coloration résultante pourra être peu profonde ou dans
tout le volume de la pierre et dans certains cas pourra être instable
à la chaleur et/ou à la lumière. 103]
Voyons sommairement
les différents types de rayonnements venant d'un atome radioactif.
1°) alpha : Emission de noyaux d'hélium
peu énergétiques. (ne traversent pas une feuille de papier)
2°) beta: Emission d'électrons (-) ou de positons (+) plus
énergétiques qu'alpha mais que l’on peut encore
facilement stopper. (Ne traversent pas le verre)
3°) gamma: Emission de photons (rayonnement électromagnétique)
de très grande énergie et le plus difficile à arrêter!(peu
traverser le plomb)
Ces rayonnements viennent soit de la décomposition
d'un noyaux trop lourds (alpha) soit d'isotopes d'atomes ayant un excèdent
de neutrons (beta). Par exemple l'hydrogène (11H)
est composé d'un proton formant le noyau et d'un électron
gravitant autour de ce dernier et représentant son cortège
électronique. Un des isotopes de l’hydrogène, le
Deuterium (12H) possède un neutron
en plus dans le noyau mais n'est pas radioactif car l'excèdent
d'un seul neutron n'est pas trop important. Le Tritium (13H)
lui et un autre isotope de l'hydrogène avec deux neutrons excédentaires
dans le noyau. Ce coup ci le noyau compte trop de neutrons pour rester
stable et un de ces neutrons tendra à se transmuter en proton
et ejecter un électron. Donc le noyau de tritium se transforme
en un noyau différent, l'hélium (23He),
avec émission d'une particule beta - (élèctron).
Parfois la transmutation n'est accompagné QUE d'une émission
de particules beta on parle alors d'émetteur beta pur (comme
le tritium), mais souvent le surplus d'énergie que peut avoir
le noyau quand il est excisté par cette transmutation (quelle
soit beta ou alpha) est restitué en rayonnement gamma lors de
son retour à son état énergétique fondamental!
De façon très schématique,
on peut imaginer que si l'on bombarde une substance avec des neutrons,
les atomes composant cette substance et plus particulièrement
les noyaux se verront frappés par des neutrons qui pourront être
capturés par ces noyaux. Les noyaux ainsi enrichis en neutrons
seront rendus instables, et ces derniers transmuteront pour donner un
atome plus stable mais différent de celui d'origine et n'ayant
donc plus les mêmes propriétés chimiques et physique.
Maintenant si l'on bombarde une substance de rayonnement gamma, ces
derniers peuvent de par leur énergie exciter les noyaux et aider
des protons et/ou des neutrons à ce transmuter et donner ainsi
des noyaux différents de ceux d'origine et par conséquent
des atomes aux propriétés chimiques et physiques différentes!
Un exemple concret maintenant, le cas bien
connu de la topaze incolore qui devient bleu suite à ce genre de
traitement.
La topaze bleue traitée est aussi bien obtenue par bombardement
gamma que neutronique.
Suite à ma question sur le forum "Quels
sont les centres colorés qui sont formés par ce traitement
et comment ils sont formés et stabilisés ?" il a été
fourni un texte que je n'hésite pas à reprendre ici pour
mieux démontrer la complexité des reactions qui rentrent
en jeu.
|
[Forum: La Topaze
se présente sous différentes couleurs comme : jaune, orange,
brun, rose, violet, bleu. Tous ces tons sont causés par des centres
de couleur,
à l’exception du rose violet et le ton rose dans certaines
topazes orange qui
eux sont causés par des impuretés de chrome.
Les topazes brunes ont deux types de centre
de couleur :
BFCC = brown-fading color center = centre de couleur brun non-stable
BSCC = brown-stable color center = centre de couleur brun stable
La plupart des topazes brunes naturelles palissent
au soleil par ex. : Les
topazes de l'Utah se ternissent en quelques jours comme certaines topazes
du Mexique.
En irradiant des topazes incolores ou roses,
elles deviennent brunes. Tous les
spécimens ne changent pas de couleurs par irradiation. Apparemment
ceci
dépend d’ingrédients spécifiques (non identifiés)
qui peuvent stabiliser les
centres de couleur.
Les topazes naturelles incolores forment uniquement
des BFCC, à quelques
exceptions prêt.
Certaines topazes obtiennent une couleur brune ou verdâtre par irradiation.
Ces spécimens, en les chauffant ou en les exposant à la
lumière, ont la
propriété de perdre leur composant jaune ou brun, et il
en résulte une couleur
bleue.
Un phénomène curieux est que la couleur bleue n’augmente
pas en intensité
par une radiation aux rayons gamma… Mais une irradiation plus puissante,
comme un accélérateur d’électrons ou réacteur
nucléaire, est nécessaire
pour obtenir un bleu foncé.
Des topazes brunes de certaines provenances
qui contiennent du chrome
passent par l’orange avant de devenir roses ou violettes lors d’un
traitement
thermique. Cette couleur est stable.
D’autres, au contraire, perdent leur couleur par traitement thermique
ou
exposition à la lumière pour devenir incolore.
La couleur bleue des Topazes, naturelle ou
obtenue par irradiation, peut être
enlevée en les chauffant jusqu’à 450° C.
Une irradiation restaure alors la couleur. RD(Gemmo)]
|
Img : Topaze incolore
non traitée
Img : Topaze impériale
Chauffée
Img : Topaze bleue
irradiée / chauffée
Img : Topaze bleue
irradiée / chauffée
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Dans le cas du bombardement
neutronique des radionucléide (noyau radioactif) peuvent être
générés au sein même de la pierre et il peut
en ressortir une radioactivité résiduelle car le radionucléide
artificiellement formé continue sa lente désintégration/transmutation
vers le noyau stable le plus proche.
Dans le cas d'un bombardement gamma, il ne reste pas trace de radioactivité.
Ce traitement est souvent associé a un traitement thermique qui
permet de "fixer" les nouveaux centres de couleurs formés.
[Les corindons possèdent eux aussi des
centres de couleur. Ils sont susceptibles de voir leur couleur changer
et en général être améliorée par irradiation.
En général c'est le cas avec pas mal de saphirs jaunes,
orange (de Ceylan notamment) ou alors les padparadshas qui doivent leur
couleur à une association exceptionnelle de fer, chrome et de centres
de couleurs, mais aussi avec certains rubis. La condition pré requise
est l'existence de centres de couleurs.
Le laboratoire de l'A.I.G.S. à Bangkok par exemple fait systématiquement
subir à tous ces saphirs ce que l'on appelle un "Fade test".
Ce "Fade Test" permet de déceler les pierres dont la
couleur est stable et qui n'ont donc pas été irradiés
de celles dont la couleur va disparaître petit à petit car
provenant de centres de couleur instables produits par irradiation (Ce
"Fade Test" ne permet pas cependant de déterminer si
l'irradiation est d'origine naturelle. La pierre est placée à
5mm d'une ampoule et est refroidie en permanence par un ventilateur. La
pierre est ainsi exposée 12h à la lumière:
Si après ce test la pierre à foncé, alors c'est que
la couleur est stable et naturelle...La pierre reviendra en 1h environ
à sa couleur initiale.
Si après ce test la pierre a perdu une partie ou toute sa couleur:
Alors c'est qu'elle avait été irradiée. Sa couleur
était donc due à des centres de couleurs "instables".
La pierre aurait perdu sa couleur petit à petit du fait de l'énergie
de la lumière et de la chaleur ambiante.
Ce "Fade Test" a été mis au point par Richar Hugues
alors qu'il travaillait pour l'AIGS (Ce test est décrit très
clairement dans son livre: Ruby and Sapphire).
On peut aussi exposer la pierre à un test lumière + chaleur
durant 1h. (Il faut éviter alors de soumettre à ce test
les pierres présentant de grande cavités remplies de liquide
et de gas qui pourrait faire se briser la pierre: Une étude de
la pierre au microscope est donc préalablement requise) Ce test
est plus risqué mais plus rapide.
Ce test est important car les saphirs jaunes ou oranges irradiés
par les UV sont très courants sur le marché. Irradier un
saphir ne demande que très peu de moyens et peut être fait
simplement avec une boite à UV trafiquée. Redonner sa couleur
à un saphir irradié l'ayant perdue est donc simple... Mais
dans certains cas, de multiples processus d'irradiation peuvent à
la longue endommager la pierre .(V.Pardieu, AIGS)]
[Détection :
Cette forme de traitement est difficile voire impossible à identifier
dans la plus part des gemmes. Dans ce cas des techniques évoluées
d’analyses (comme la spectrométrie UV-Vis-NIR ou la spectrométrie
de photoluminescence Raman) seront requises.
Toutefois ce traitement peut être détecté dans certaines
gemmes sans ce matériel de pointe comme dans le diamant qui aura
des couleurs non observées à l’état naturel
ou qui montreront des zones de concentrations de couleurs caractéristiques
parce qu’il aura été exposé à des rayonnements
spécifiques (électrons rapides, sels de radium, cyclotron).
103]
-----------------------------------------
-Coloration Impregnation.
[Description Imprégnation:
Il y a plusieurs aspects de ce traitement. Le premier intervient avec
les matériaux à structures poreuses qui sont remplis avec
des résines, cires, polymères pour en améliorer la
durabilité, le lustre, la transparence ou la couleur.
|
Description imprégnation,
coloration : Le second aspect de ce traitement consiste
à introduire une substance colorée dans une gemme qui a
elle aussi une structure poreuse (agate, turquoise) ou des fractures altérant
la surface (quartz, corindons), pour en modifier la couleur apparente.
103]
|
Img: Corindon incolore dont les
fractures ont été remplies avec une
huile rouge afin de simuler un rubis
|
Les méthodes de colorations modernes sont plutots liées
aux traitements thermiques et à la thermochimie (diffusion y compris)
ainsi qu'aux modifications et/ou créations des centres colorés
par certaines radiations.
Les remplissages de fissures se faisant généralemlent avec
des matières incolores ou de la même couleur que la pierre
qui recoit le remplissage, nous pouvons alors parler de soutient de la
couleur mais pas réellement de modification.
Il est de nombreuses colorations
et imprégnations visant à soutenir et/ou modifier la couleur
des pierres.
Certaines de ces colorations sont
utilisées depuis si longtemps et avec des moyens si simples qu'il
est de bonne guerre de nommer ces dernieres : "trucs et astuces pour
la coloration des pierres".
[ Texte suivant de M.France Brad.
- Pour le Quartz :
Il suffit de le chauffer et de le refroidir brutallement dans une solution
colorée. Celle-ci pénètre dans les fissures du
cristal et le colore.
- Pour les Emeraudes :
Remplissage des givres par une solution de santal, huile de palme ou
autre, colorée en vert. L’opération se fait sous
pression ou depression pour facilité la pénétration
du liquide gras.
Pour les pierres poreuses :
- Les Agates :
La teinture s'infiltre entre ses cristaux. Les couleurs sont criardes,
à l'opposé des nuances délicates des agates naturelles.
Seules les parties “tendres” prennent la couleur.
- L’Agate noire (Onyx) :
La pierre est plongée dans une solution d’eau chaude saturée
en sucre (miel de préférence) puis chauffée dans
de l’acide sulfurique. Selon que l’on chauffe plus ou moins,
la couleur ira du brun au noir.
- L’Agate brune (Sardoine) :
On peut aussi utiliser la solution sucrée et l’acide sulfurique
et chauffer legèrement.
- L’Agate rouge (Cornaline) :
La pierre est plongée dans une solution de nitrate de fer, puis
cuite au four.
- L’Agate jaune :
la pierre est plongée dans de l’acide chlorhydrique, puis
chauffée doucement. La pierre prend une belle coloration jaune
citron.
- L’Agate verte (chrysoprase) :
La pierre est plongée dans une solution de sulfate de chrome
puis chauffée. On peut aussi utiliser une solution de nitrate
de nickel puis chauffer.
- L’Agate Bleue (Calcedoine) :
La pierre est plongée dans une solution de ferocyanure de potassium,
puis portée à ébullitions dans une solution de
sulfate de fer.]
- La turquoise :
Les fissures son remplies avec une résine pour durcir/stabiliser
la pierre si cette dernière est trop friable. La
pierre peut également être plongée dans un bain
d’huile de parafine pour la rendre plus brillante (stabilisation
et/ou amélioration du lustre).
De la poudre de Turquoise mélangée à de la résine
puis compréssée donnéra un bloc de "turquoise
reconstituée". Cette dernière pouvant également
être colorée en bleu si la poudre de turquoise utilisée
etait trop blanche.
Par ailleur, des morceaux de turquoise
peuvent être associés à du verre coloré (avec
parfois des cristaux de pyrite de fer) pour donner une autre type de
"turquoise reconstitué" qui immitera plus ou moins
efficassement la turquoise naturelle.
[Détection imprégnation:
Ce premier traitement dans le cas des cires et des résines ce détecte
avec un point chaud (aiguille chauffée et appliquée sur
la surface de la pierre). Dans le cas des polymères on utilisera
la spectrométrie infrarouge et/ou Raman.
|
Détection
imprégnation, coloration: Dans la plus part des matériaux
gemmes l’imprégnation est détectable sous grossissement
(binoculaire) quelques fois en combinaison avec une source de lumière
diffusée. Les concentrations de couleurs sont souvent présentes
à l’affleurement des fractures ou des surfaces poreuses. Dans
certains cas les gemmes peuvent être imprégnées pour
donner des tonalités de couleurs qui n’existent pas dans la
nature. Dans ce cas ces tonalités de couleurs prouvent à elles
seule la présence d’une imprégnation (comme dans les
cas des agates bleues vif, roses, etc.).
Toutefois dans certains matériaux poreux (comme le corail, le jade,
la turquoise) l’imprégnation peut ne pas toujours être
détectable. Pour d’autres matériaux (comme les perles
grises, noires, «dorées») des méthodes analytiques
plus avancées peuvent être nécessaires comme la fluorescence
X (EDXRF), spectrométrie UV-Vis-NIR, spectrométrie Raman. |
Img: Corindon incolore dont les
fractures ont été remplies avec une
huile rouge afin de simuler un rubis:
Visualisation de la coloration
irégulière et suivant les fractures
|
De plus l’imprégnation de certains matériaux peut
être détectable avec certains imprégnants et indétectable
avec d’autres. Par exemple le jade jadéite vert imprégné
peut généralement être détecté avec
un simple spectroscope à main (modèle de bureau / portable)
cependant beaucoup d’autres couleurs de jades jadéites imprégnés
comme les couleurs lavande, noir, marron et jaune ne sont pas détectables.
103]
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Img : Aspect
et spectre du Jade jadéite non traité |
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Img : La howlite teinte en bleu
passera pour une turquoise.
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-----------------------------------------
-Traitement chimique
et blanchissement.
[Description : Ce
traitement met en œuvre l’utilisation de produits chimiques
pour éclaircir ou blanchir la couleur de certains matériaux
et enlever une coloration non désirée. 103]
Des produits chimiques sont utilisés
pour décolorer partie ou totalité d'une pierre afin d'obtenir
une couleur plus jolie ou souhaitable.
Les produits en question peuvent être des oxydants (eau oxygénée),
réducteurs, acides (chlorhydrique, sulfurique, perchlorique, etc),
bases (potasse, soude, etc.) solvants.
Il sont choisis en fonction de la matière à éclaircir
/ blanchir.
Par exemple l'Ivoire, le Corozo (appellé
aussi Ivoire végétale), les perles, peuvent être blanchis
par traitement chimique. En règle générale le blanchissement
fait appel à de forts oxydants.
Les acides peuvent être utilisés pour dissoudre par exemple
une impuretée au coeur d'un diamant apres avoir creusé un
canal au laser par accéder à cette impureté.
[Détection :
Typiquement cette forme d’amélioration est non détectable.
Malgré tout il est communément appliqué sur beaucoup
de matériaux comme le corail, l’ivoire, le corozo, le jade
et les perles.
Une exception à cette règle générale est le
jade jadéite où les effets du processus de blanchissement
sur la structure poreuse peuvent être détectés par
une observation sous grossissement. 103]
|
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-Enrobage.
[Description : Ce
traitement a une multitude d’effets désirés en fonction
de la matière sur laquelle il est appliqué. Ceci inclus
:
- L’application de substances colorées sur une partie ou
la totalité de la surface de la pierre pour induire ou modifier
la couleur et/ou l’apparence.
- L’application de substances métalliques pour produire une
couleur iridescente à la surface.
- L’enrobage avec des résines, des polymères, plastiques,
pour améliorer le lustre et/ou la stabilité de la matière
ainsi enrobée. 103]
|
Img : Création d'uneffet
brillant
par enrobage de la culasse
|
L'enrobage peut être utilisé sous
plusieurs formes et à plusieurs fins. Les pierres sont partiellement
ou complètement recouvertes de substances.
Le but pouvant être d'augmenter le lustre d'une pierre par un dépot
plastique comme déja pratiqué avec le jade jadéite,
ou pour donner un effet irisé par l'application de substances métalliques
ou encore de changer la couleur en applicant des colorations en surface.
A noter que la téchnique d'enrobage et à la frontière
du traitement et de l'imitation si l'on change par exemple complètement
la couleur de la pierre.
[Détection :
L’enrobage est le plus souvent détectable avec une observation
sous grossissement optique (binoculaire), par la présence d’indices
comme les rayures, l’usure ou la disparition de l’enrobage
à la jonction des facettes, de petites bulles emprisonnées
par l’enrobant.
L’enrobage métallique/iridescent est facilement reconnaissable
car l’apparence qu’il donne n’a pas lieu naturellement.
103]
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-Autres formes de traitements.
[ Il y a d’autres traitements qui sont
plus ou moins individualisés pour certaines gemmes. Par exemple
l’ambre « reconstruite » dans laquelle de petites pièces
d’ambre sont combinées pour en donner une pièce plus
grosse.
Le forage des diamants au laser (ang : laser drilling) où un laser
est utilisé pour creuser un fin puit pour créer un passage
vers une inclusion disgracieuse (inclusion noire de graphite par exemple).
Ce passage servant ensuite de voie d’acheminement pour des produits
chimiques de blanchissement visant à éclaircir ou atténuer
la couleur de l’inclusion.
Le traitement propriétaire connu sous le nom de « traitement
Zachery » pour réduire la porosité et quelques fois
améliorer la couleur des turquoises.
La peinture de l’ivoire pour améliorer le style artistique
en opposition avec l’imprégnation qui elle est utilisée
quand la couleur de l’ivoire a été altérée.
Il faut aussi garder en mémoire que deux ou plusieurs types de
traitements peuvent être combinés pour créer un résultat
différent de celui qui serait obtenu par un traitement unique.
Un exemple réside dans l’utilisation de l’irradiation
suivie d’un chauffage pour modifier la couleur des topazes et des
diamants. 103]
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