|
|
|
|
Matières composites : doublet |
|
Matières
composites : triplet |
|
Matières
artificielles et d'imitaion |
|
Imitation
par traitement |
|
Les
imitations: Tout d'abord, il convient de définir exactement ce
qu'est une imitation.
C'est une matière qui ressemble à une autre sans en avoir aucune des caractéristiques
physique ou chimique |
|
Depuis
l'apparition des plastiques d'origine organique au début du XX
siècle - Celluloïd et Galalithe - jusqu'aux résines
actuelles, l'ambre et l'ivoire sont souvent imités.
De nos jours certaines substances comme les céramique et des gemmes
synthétiques sans équivalement naturels connus sont utilisées
pour mimer des substances naturelles.
Quand aux différents doublets et autres pierres compossées
(i.e. composites), ils sont fréquent sur les bijoux anciens où
ils trônent sans que quiconque se doute de leur véritable
nature.
Certain traitements de pierres naturelles peuvent modifier l'aspect de
cette pierre de façon à imiter une pierre naturelle plus
rare et/ou plus prisée.
|
-----------------------------------------
I) - Les matières composites
Selon la reglementation en vigueur,
le qualificatif "Composite" s'applique aux pierres qui sont
des corps cristallisés ou amorphes composés de deux ou plusieurs
parties assemblées non par la nature mais par collage ou par tout
autre procédé. Leurs composants sont soit des pierres naturelles,
soit des pierres synthétiques, soit des produits chimiques (article
4; Décret 2002-65 du 14 janvier 2002)
a) -
Les doublets.
[Description: Ce
sont des pierres artificiellement composées de deux ou trois parties
assemblées entre elles et dont deux de ces parties sont de nature
et/ou de couleur différentes.
Les exemples déjà connus
sont nombreux et l'on peut imaginer un grand nombre d'associations de
matières.
Généralement les pierres composées sont faites à
partir de matières bon marché dont on veut modifier la couleur,
augmenter le poids, donner de la brillance et/ou de la dureté.
Si les doublets peuvent être réalisés pour des motifs
esthétiques et/ou pratiques, ils peuvent également être
des imitations des pierres naturelles et constituer de véritables
tromperies. Ci après description et détection de quelques
doublets...
Doublets
Grenat-Verre (DGV).
Comme l'indique leur nom ils sont constitués d'une partie
supérieure en grenat (généralement almandin)
et d'une partie basse en verre coloré. (Schéma 1)
La couleur du verre supplantant celle du grenat lorsqu'on regarde
la pierre par la table, on aura donc sur le dessus de la pierre
la couleur du verre associée à la brillance et à
la résistance du grenat. (Img 1, gauche)
Ainsi un banal doublet constitué
de grenat possédant un indice hors des limites mesurables
par un réfractomètre et d'un verre vert pourrai, par
exemple, vaguement imiter le grenat démantoïde.
|
|
Schéma
1: Doublet Grenat-Verre:
Notez: L'interface de collage peut être située
à n'importe quel niveau.
|
|
|
Img
1: Doublet Grenat-Verre vert vu par la table (gauche) et vu
par le culasse la table étant posée sur une
surface blanche (droite), révélant la couleur
du grenat sur la périphérie
|
|
Img
2 et 3: Défauts de collage visible à l'interface
des deux matières collées. Stries et bulles
suivant un plan (haut), jeu de bulles suivant le plan d'interface
de collage (bas)
|
|
[Détection d'un
"DGV":
Si l'on regarde la pierre posée sur la table et que la partie
verre est d'une autre couleur que celle du grenat on pourra percevoir
la couleur du grenat suivant la périphérie (Img1droite).
La plupart du temps, en regardant à la loupe la gemme par
le coté, l'interface de collage grâce à la différence
de lustre entre le grenat et le verre et/ou grâce à
d'éventuels défauts du collages.
Mieux encore, l'observation de la pierre immergée dans de
l'eau et sur la tranche montrera clairement le montage.
Par contre si la jonction entre le grenat et le verre se situe au
niveau du rondiste et que la pierre est montée en "sertis
clos" il sera alors impossible de voir la zone de collage par
la tranche ni même de prendre l'indice de réfraction
de la culasse.
Dans ce cas l'étude minutieuse des inclusions peut révéler
la présence de bulles, de stries, suivant l'interface de
collage (Img 2 et3) et/ou la présence d'inclusions caractéristique
du verre et du grenat.]
|
Doublet
Corindon fin-Corindon synthétique (DCFCS).
Ce sont des doublets visant à imiter les rubis, saphirs et
autres corindons de couleurs (Schéma 2).
La mesure des indices de réfractions de la couronne et de
la culasse ne révèlera pas la supercherie étant
donné que les matières collées entre elles
sont chimiquement et cristallographiquement semblables.
Pour les mêmes raisons, on ne verra pas de différence
de lustre entre les deux parties que ce soit dans l'air ou dans
l'eau.
Une observation trop rapide des inclusions par la partie superieure
et naturelle de la pierre peut amener à se méprendre
quant à la réelle nature de cet assemblage (surtout
et encore en cas de montage en certis-clos).
|
|
Schéma
2: Doublet Corindon fin-Corindon synthétique:
Notez la partie corindon fin est généralement
de médiocre couleur.
|
|
|
Img
4: Doublet
Corindon fin-Corindon synthétique rouge:
A iguille de rutile de la partie haute
naturelle et bulles suivant
le plan d'assemblage
des deux parties
|
|
Img
5: Doublet
Corindon fin-Corindon synthétique bleu:
Zones de croissances du corindon
naturel (gauche), bulles sur
le plan de collage (centre), voile
de petites bulles du corindon
synthétique (droite)
|
| [Détection
d'un "DCFCS":
Seule l'observation minutieuse des inclusions et du rondiste peuvent
démasquer ce type de pierre composée.
L'observation du rondiste en immersion dans le diiodométhane
pourra révéler l'interface de collage.
De même l'étude des inclusions dans la partie basse de
la pierre peut permettre de voir les inclusions caractéristiques
du corindon synthétique qui est généralement
de type Verneuil et qui peut donc montrer des zones courbes et/ou
des voiles de bulles (courbes ou non).
Par l'observation des inclusions vues par la table on peut parfois
voir en plus des inclusions du corindon fin (naturel) les défauts
de collage des deux partie sous formes de bulles suivant le plan d'assemblage
(Img 4).
Avec beaucoup de chance on peut parfois observer en une fois les inclusions
naturelles de la partie haute, les bulles de la zone de collage et
les inclusions caractéristiques de la partie basse synthétique
(Img5).]
|
Doublet
Email (DEm).
Suivant les points de vue, ce doublet peut également être
un triplet, suivant que l'on considère qu'un doublet doit
être composé de deux matières différentes
assemblées entre elles ou qu'il doit être composé
de deux partie différentes assemblées entre elles..
En terme de doublet la définition en France décrit
le doublet comme l'association de deux matières différentes
et place donc cet assemblage de trois parties dans les doublets.
Ce type de doublet possède
deux matières identiques et généralement incolores
collées de part et d'autre d'une plaque d'émail coloré
(Schéma 3).
Doublet "Center-fused"
(DC-F).
Ce type de doublet ressemble à priori beaucoup au doublet
émail.
Une première partie
de matière incolore (i.e. quartz ou topaze) est colorée
en surface par un traitement de diffusion.
Dans un deuxième temps, une autre partie incolore est collée/soudée
à la première partie (maintenant colorée) par
un traitement faisant intervenir les hautes pressions et les hautes
températures (HPHT).
La zone colorée est ensuite positionnée suivant le
rondiste de la pierre lors de la taille.
|
|
Schéma
3: Doublet Email.
Les deux parties sont de même nature et auront les mêmes
inclusions, seule la plaque d'émail donne la couleur
|
|
Pour les doublets
email, toutes les matières incolores peuvent être utilisées:
spinelle synthétique, cristal de roche, béryl, etc.
La détection au réfractomètre sera inefficace
car il n'y aura pas de différence d'indice de réfraction
entre les parties basse et haute.
L'observation des inclusions dans les deux parties n'apportera rien
à la détection de ce type de montage.
Les doublets "center-fused" ne semblent à ce jour
être produit qu'a partir de quartz ou de topaze (fev. 2007).
|
|
Img
6: Doublet Cristal de roche Email vert.
Observation de défaut de collage
(zones incolores) suivant le plan
du rondiste
|
|
Img
7: Doublet Spinelle synthétique
incolore Email violet:
Visualisation de la plaque d'émail.
Notez: la plaque d'émail violette parait incolore
et les parties normalement incolores
paraissent violettes
|
|
[Détection
d'un "DEm" ou d'un" DC-F":
DEm: L'observation par la tranche
est souvent diagnostique car on perçoit par le biais d'un
effet d'optique la plaque d'émail incolore entre les deux
parties colorées (Img 7).
DCF: De coté, observation de la zone de soudure/collage avec,
suivant le plan du rondiste, de petites bulles.
Egalement reporté (Note
IGS) une sorte d'inclusion en "empreinte digitale/givre"
parallèle au rondiste et sous celui ci visible par la culasse
en jouant avec la lumière.
En cas de pierres montées
en certis-clos, seule la difficile observation d'éventuels
défauts de collages (souvent rares) suivant l’interface
émail/matière (Img 6) ou suivant la zone de soudure
peut révéler l’identité de ce type de
pierre assemblée.]
|
.. A noter également
les doublets Cristal de roche-Verre coloré, Verre-Verre coloré,
etc..]
|
b) - Les triplets.
[Description: Ce
sont des pierres artificiellement composées de trois parties de
natures et/ou de couleurs différentes assemblées entre elles.
|
Triplet
Opale (TOp).
Grand classique du triplet, il à pour vocation première
de mettre en valeur le jeu de couleur d'une fine couche d'opale noble
et de protéger cette dernière par un dôme de quartz
incolore (Cristal de roche).
Schéma
4: Triplet Opale.
La base de la pierre est en matière sombre pour mettre en
valeur le jeu de couleur de l'opale, le dessus de la pierre en cristal
de roche pour protéger la fine couche d'opale.
|
|
|
Img 8: Triplet opale.
Les trois couches sont nettement visibles
|
|
[Détection d'un "TOp":
Les différentes couches sont
généralement observables par la tranche.
Les caractéristiques physiques des constituants du triplet seront
différentes de celles de la seule opale, etc.]
|
Triplet
(en général).
De façon générale les triplet peuvent être
constitués de n'importe quel jeu de trois matières
(synthétiques et/ou naturelles) collées entres elles
afin d'imiter une pierre en particulier ou d'apporter de la masse
et/ou de la couleur
|
Schéma
5: Triplet Spinelle-Verre-Quartz.
La base de la pierre est en quartz "Cristal de roche"
la partie intermédiaire en verre coloré et le dessus
en spinelle
|
|
[Détection d'un Triplet:
Comme pour la plus part des pierres
composées, l'observation en immersion (p.e. eau) aidera à
voir les différentes zones de différentes natures.]]
|
A lire sur le sujet sur ce
site l'article n°13 de la rubrique articles par R.Dedeyne : Les
pierres composées.
|
-----------------------------------------
II) - Matières
artificielles et d'imitations .
[Description: Le
terme "artficiel" englobera toutes les matières fabriquées
de main d'homme qui n'ont pas d'équivalent naturel connu.
Le terme "d'imitation" lui se reporte, aux matières artificielles
qui imitent l'effet, la couleur et l'apparence des pierres naturelles
ou des matières organiques, ou d'autres produits artificiels, sans
en poserder les propriétés chimique, ou les propriétés
physiques ou la structure cristalline. (article 4; Décret 2002-65
du 14 janvier 2002)
* Certaines céramiques (parfois
vendues en bijouterie sous l'appellation "Céramiques Hight
Tech") peuvent imiter l'Hématite grise argentée.
* Des plastiques peuvent imiter l'ambre, l'ivoire, l'os, etc.
* Des verres de toutes couleurs, textures, indices de réfractions,
densités, etc. sont fabriqués afin d'imiter nombre de pierres
naturelles.
|
|
|
|
|
|
|
Différentes
textures de verres visant à imiter l'effet de chatoyance (Oeil
de chat). |
|
Différentes
couleur de verres pouvant plus ou moins efficassement imiter n'importe
quelle autre matière (obsidienne, tourmalines, grenats, etc.) |
* Toutes les matières artificielles , visant au début à
imiter le diamant incolore, qui peuvent aujourd'hui être rencontrées
dans toutes les couleurs:
|
- Grenat
d'Yttrium Aluminium (YAG: Yttrium Aluminium Garnet),
-Peroskite d'Yttrium Aluminium (YAP: Yttrium Aluminium Peroskite),
-Oxyde de Zirconium synthétique (CZ: Cubic Zirconia),
-Titanate de Strontium (Fabulite),
-Grenat de Gallium Gadolinium (GGG: Gallium Gadolinium Garnet),
-Carbure de Silicium Synthétique (Moissanite), etc. |
|
Ci
dessous, quelques exemples d'Oxyde de zirconium synthétique
de différentes couleurs
|
|
|
La
liste des matières pouvant ressembler à une autre est bien
sur très grande et s'accroît de jour en jour.
La détection
de ces imitations et des ces matières artificielles se fait parfois
au premier coup d'oeil mais demande, en général, l'utilisation
des appareils de tests gemmologiques "de bureau" (Réfractomètre,
Binoculaire, Polariscope Spectroscope, UV, etc.) voire parfois l'utilisation
d'appareils de laboratoire (IRTF, Raman, EDXRF, etc.).]
-----------------------------------------
III) - Imitation
par traitement.
[Description: Quand
un traitement est appliqué à une matière pour la
faire ressembler à une autre matière on peut alors simplement
parler de "matière d'imitation" mais il est utile de
savoir et/ou de comprendre que c'est un traitement qui à, par exemple,
transformé un quartz en imitation d'émeraude.
Certains jaspes peuvent être
teintés en bleu pour les faire ressembler au lapis-lazulis.
Des billes de nacre après teinture pourront passer pour des perles.
Comme pour les autres formes d'imitations,
les possibilités sont nombreuses pour des traitements pouvant modifier
l'aspect (généralement la couleur) d'une pierre pour la
faire ressembler à une pierre plus prisée.]
|
|